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Critique - The grand budapest Hotel, Wes Anderson

  • 13 nov. 2019
  • 3 min de lecture

Wes Anderson, c’est tout un personnage qui semble parfois s’être trompé de siècle. Et ses films lui collent parfaitement à la peau. Notez par exemple que le monsieur ne voyage autant que possible qu’en train, et que ce grand enfant aime particulièrement les choses quelques peu démodées pour nous : écrire des lettres, un camp scout old school… Mais tout ceci va au-delà de simples anecdotes, elles éclairent et enrichissent davantage encore la filmographie du réalisateur. Les voyages en trains se retrouvent dans The Darjelling Limitied, et le camp scout dans Moonrise Kingdom par exemple. De tout ça, ressort un cinéma reconnaissable entre mille, entre plans incroyablement cadrés, photographie aux teintes chaudes et voix off chantante. Attardons nous sur le dernier né de la famille, The Grand Budapest Hotel, concrétisation majestueuse de l’art de ce grand cinéaste.



Des genres, des histoires


Une jeune fille, inconnue, va à la rencontre d’une statue d’un auteur. Puis, cette même statue devient de chair et d’os, et c’est au tour de l’auteur en question de nous raconter son histoire, celle de son enfance. Nouveau saut dans le temps. L’auteur arrive dans un mystérieux hôtel, et rencontre son vieux propriétaire. Au fil de discussions, au détour d’une baignoire, l’homme lui livre ses secrets, à l’époque où il n’était qu’un majordome. Débute alors l’histoire du Grand Budapest Hotel, entre voyages, enquête policière et histoires d’amours. Les meurtres s’enchaînent, avec eux des histoires de succession, toujours saupoudrées de l’Eau de Panache, d’un brin d’humour à l’anglaise, et de romantisme touchant. Wes Anderson possède indéniablement un incroyable talent de conteur. Si ce sont bien les personnages qui parlent en voix off, on entend quelque part au fond un peu de celle du réalisateur, nous murmurant sur fond de musique classique l’histoire qu’il a tendrement concoctée pour nous. Quel que soit son sujet, le spectateur est tantôt amené à rire, à pleurer, parfois même à frissonner. L’artiste passe d’un genre à un autre sans la moindre accroche, toujours en toute simplicité et légèreté. C’est un cinéma dynamique, parfaitement rythmé qu’il parvient à chaque fois à nous proposer. Et à chaque fois, il nous emporte.


Une esthétique visuelle forte


Mais le réalisateur est également reconnu pour la maîtrise parfaite de ses plans. Dans chacun d’entre eux, le cadrage est toujours parfaitement symétrique. La recherche des détails en est très amusante, et le résultat final simplement bluffant . Si cela est commun à tous ses films, ou presque, on note un petit détail supplémentaire cette fois. En effet, comme nous l’avons évoqué plus haut, une histoire déclenche la suivante, qui remonte à chaque fois un peu plus dans le passé d’un personnage. Si l’image est dans un classique 16/9 au début, elle se resserre de plus en plus pour finir par un 4/3 lors de la troisième histoire. Tout ces détails ne sont pas forcément visibles au premier visionnage, et à vrai dire, là n’est peut-être pas le plus important. La technique est certes parfaite et apporte une qualité artistique au film non négligeable, mais elle n’empêche en rien un simple plaisir immédiat. Que se soit conscient chez le spectateur ou non, le travail de ses plans n’est jamais anodin, et a un impact sur la perception de l’histoire. La magie de Wes Anderson se dévoile ici : ses films sont tout autant des bonheurs instantanés que des chefs d’œuvre qu’on prend plaisir à analyser plus en profondeur. Puis, outre le cadrage, la photographie apporte elle aussi beaucoup à l’univers de l’anglais. Dans une teinte rose-orangé, la chaleur de l’image est toujours présente, rappelant quelque fois notre Jean-Pierre Jeunet national, avec qui les points communs sont nombreux, entre poésie, inventions loufoques et enfants solitaires remplis d’imaginations.


Si la mélancolie est bien souvent présente, les films de ce faiseur d’images ne sont jamais, au grand jamais, triste. Au contraire, il respire la joie de vivre et la bonne humeur. The Grand Budapest Hotel, au même titre que ses précédents films fait donc partie de ces « feel good movie », qu’on prend plaisir a déguster et partager. Pour les coup de blues ou simplement pour s’assurer une bonne soirée, choisissez Wes Anderson, il saura à coup sûr vous emmener à bon port.



 
 
 

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Lou
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