Critique - Ernest et Célestine
- Marie-Lou Monnot
- 13 nov. 2019
- 3 min de lecture
Une petite sucrerie à savourer !
Il y’a des films qui sont comme des petits chamallows. Doux, poétique, fondant, et qui vous laisse en tête un léger gout de souvenir sucré, caramélisée de rire et de tendresse. Ernest et Célestine fait partie de ces films, qu’on savoure accompagné d’un bon chocolat chaud. Un film dragibus, aux multiples coloris et à la musique qui résonne comme du sucre pétillant dans les oreilles. Vous êtes gourmand ? Alors comme nos comparasses Ernest et Célestine, plongez dans ce film, et alors, plus qu’une chose à faire : se lécher les babines.

© Studiocanal ,France 3 Cinema, La Parti Production, Melusine Productions, RTBF
Dessin et pots de peinture
Tout commence avec un dessin. Dessus, un gros ours et une petite souris. Derrière le crayon qui effleure le papier ? Célestine, une souris rêvant d’un autre monde. Elle, elle ne croit pas à cette histoire de grand méchant ours, elle refuse d’avoir peur comme ses camarades. Elle, elle ne veut pas être dentiste comme on lui ordonne. Ramassez les dents des enfants ours, ce n’est pas pour elle. Non, son souhait à elle, c’est d’être artiste. Ses armes ? Ses pinceaux. A travers eux, elle crée un monde où ours et souris peuvent s’entendre. Puis un jour, ce monde imaginaire se rapproche, doucement, de la réalité. Le jour où par hasard, elle rencontre Ernest, un ours un peu mal luné au ventre vide. A force d’entraide, entre vols de bonbons et de dents, entre courses folles et chute en séries, ces ceux-là vont vivre quelque chose de magique. A condition que leurs communautés respectives les acceptent… Une amitié peut-elle vraiment survivre à tout ? Ernst et Célestine est avant tout l’histoire d’une très jolie rencontre. Entre un grand être un peu bourru, et une petite souris bien plus forte qu’il n’y parait. C’est aussi la rencontre de deux voix, celle douce et à la fois imposante de Lambert Wilson, et la magnifique voix joyeuse et volontaire de Pauline Brunner. Une rencontre entre des univers d’artistes tous aussi passionnant les uns que les autres : Daniel Pennac pour le scénario et Vincent Courtois et Thomas Fersen à la musique. C’est aussi le croisement du travail des trois réalisateurs (Stéphane Aubier, Vincent Patar, Benjamin Renner) avec le travail de la dessinatrice Gabrielle Vincent et de ses trentaines de BD sur les deux personnages du film. Qu’ils s’en éloignent sur certains parfois ou non, la touche si particulière de l’auteure reste là. Un film qui réunit donc plein de talents, pour créer une petite pépite à croquer. Et pas de risque de se casser une dent ici…
Enfants et grands enfants
Ernest et Célestine n’est pas seulement qu’un film pour enfant. S’il convient totalement à ce public, les grands passeront un tout aussi bon moment. Car tout est fait pour nous faire voyager dans ce conte où le chaperon rouge et le loup moderne deviennent amis et finissent leurs vies ensemble. Laissez-vous emportez par le graphisme, entre aquarelle et crayons, entre esquisse et dessins, le tout dans de belles couleurs claires. Mais attention ça, ce n’est que l’extérieur ! Comme les bonbons soucoupes, si l’extérieur est doux et pastels, l’intérieur pétille ! Mais avant d’attendre ce trésor, le cœur du film, il faut d’abord croquer. Et c’est là que la musique se fait entendre. Piano et violoncelles coulent dans le creux de nos oreilles, et nous emportent tout aussi bien à travers la ville que sous la neige épaisse de la forêt. Puis enfin, le cœur est là ! Pétillant par son humour justement dosé et fondant par la tendresse de ses personnages. Puis, une fois fini, on se délecte de ce petit gout sucré qu’il nous reste sur les lèvres. Et on repense : cette histoire d’amitié, qui cache aussi des injustices, la peur des autres et ce qui ne nous ressemble pas. Toujours en finesse, ce film approche en poésie la question de la différence. A la fin qu’une envie, se resservir ! Ernest et Célestine est une douce dose de bonheur, qui vous fait sourire et donne la larme à l’œil. Une fable universelle, magnifiquement réalisé avec des dessins aussi beaux qu’efficace. Alors si vous ne l’avez pas vu, courez vite chercher le DVD et replongez en enfance. A Noël, on redevient tous un peu enfant n’est-ce pas ?
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