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Critique - Merlin, Groupe Fantomas

  • Photo du rédacteur: Marie-Lou Monnot
    Marie-Lou Monnot
  • 13 nov. 2019
  • 3 min de lecture

Parce que le théâtre n’est qu’une illusion qui se raconte…


Il y’a des soirs où on redevient un enfant. Des soirs où on se retrouve à écouter de drôles d’histoires, de princes, de princesses, et de chevaliers. Des soirs où tout est possible, où un parapluie devient une épée, et des bouts de scotch, une maison. Baladez-vous donc vers le Théâtre Nouvelle Génération, vous pourrez y rencontrez un beau moment de vie… Jusqu’au 20 mars, entrez dans la ronde, et venez découvrir ou redécouvrir l’histoire de Merlin, d’Arthur, Perceval ou encore Lancelot…

Crédit: Blandine-Soulage-Rocca


Raconte-moi une histoire


Le théâtre peut-être beaucoup de choses, il a mille et un visages, milles et unes vocations, qu’il soit engagé ou non. Mais dans tous les cas, qu’elle que soit sa finalité, dans le cas où il en aurait une, le théâtre est avant une illusion qui se raconte, un conte qui prend vie, un espace ou les mots résonnent. C’est à ce théâtre, presque de rue, auquel se livre le groupe Fantomas. A l’aide de trois fois rien, ils décident de nous livrer leurs versions de la légende du roi Arthur. Peu de décor, une base de costumes en baskets et t-shirt, tout semble faire croire que l’histoire s’invente au fur et à mesure qu’elle nous est joués. Conteurs, acteurs, tout se mélange pour donner corps à ses images de la littérature médiévale tant connu. La troupe de treize comédiens incarne alors tous les personnages de cette histoire. Une perruque, un changement de voix ou encore une paire de lunettes, et l’un devient l’autre, le père, le fils. C’est un théâtre simple, efficace, qui fait plaisir à voir. Cette troupe là à la simplicité du théâtre de Gwenaël Morin et son théâtre permanent, son humour, aussi. Guillaume Bailliart, le metteur en scène, a d’ailleurs travaillez à ses côtés... Mais ils ont aussi la force de raconter des grandes histoires, des épopées, comme l’a fait Thomas Jolly avec son Henri IV. Cette nouvelle génération revient aux sources du théâtre, ou tout du moins à une de ces sources : celle de transmettre et de partager une histoire. Autour de la scène ou autour du bar avec une soupe, le partage se fait. On ferme les yeux, et on rêve, simplement. De nouveau, on est sous nos couettes d’enfant, allumés à la lumière d’une veilleuse. De nouveau, on a les yeux qui pétillent, et le cœur qui frémit face aux histoires d’amour de de guerre qui se déroule devant nous. Comme le dit le metteur en scène : « Puisque c’est d’une mission d’enchantement qu’il s’agit, simplement, nous chanterons ».


Merlin encore. Et encore ?


La quête du roi Arthur, l’amour entre Lancelot et Guenièvre, la quête du graal… Tout le monde connait cette histoire, que ce soit par les films, ou la télé avec la célèbre série Kaamelott. Entre drames et comédie, beaucoup d’artistes de tous bords se sont frottés à ce récit mythique. Mais attention ici, Guillaume Bailliart se penche sur la version de Tankred Dorst, écrite au XXème siècle, « Merlin ou la terre dévastée ». Un texte entre drame et comédie, qui se place face à notre histoire contemporaine. Pour le metteur en scène et sa troupe, le projet était simple : « Décortiquez la figure du héros, en dévoiler les arcanes. Observer la mue d’une aspiration religieuse en imposture et dans le même temps chercher à découvrir notre part de sacré. Affronter le relativisme, démonter la fiction, éprouver à nouveau. » Et ses enjeux se concrétisent parfaitement sur scène, et Guillaume Bailliart réussit haut la main son pari. Sa troupe de comédiens y aident d’ailleurs particulièrement. Tous sont épatant, toujours sincère, même dans le cliché (un poil trop poussé parfois peut-être quand même.) Tous arrivent à nous faire croire aux multiples personnages qu’ils incarnent, pourtant parfois si opposé les uns des autres. La musique qui accompagne leur jeu est elle aussi un vrai plus, même si on se laisse un peu moins importez par les chansons à texte. Les diverses astuces scénographiques, comme montrer la table ronde en cercle de lumière fonctionne à merveille. Outre un talent de conteur indéniable, la compagnie tient en plus un propos intelligent sur la figure du héros, et se place de manière plutôt juste face à notre histoire contemporaine. Mais n’est-ce pas là toute la difficulté de cet art de raconteur d’histoires ?


Le groupe Fantômas nous emporte donc durant les trois heures que dure le spectacle, et c’est un très beau moment qu’on passe avec eux. En sortant, avec notre petit bol de soupe offert par le théâtre, et en croisant les sourires des autres spectateurs, on n’a qu’une hâte : venir découvrir la deuxième partie du spectacle l’année prochaine… Et pour l’instant, venez découvrir la première partie, du 15 au 20 mars au Théâtre nouvelle Génération ! Vous n’aurez alors plus qu’à fermer les yeux, et vous laissez emportez…

 
 
 

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Lou
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